Une pause

Une pause. Si l'on considère qu'être assis au bar d'un café une bouteille de bière à la main c'est une pause, alors c'est ce que je faisais. Je prenais une pause.
Pour être franche, c'était de la bière sans alcool. Mais à part le fait que je ne risquai pas de m'ennivrer, cela ne changeait pas grand-chose. J'étais seule, comme une imbécile, assise à l'unique café de la ville. Il était près de minuit, et à cette heure-ci, tous les gens normaux dormaient tranquillement dans leur lit. Cela signifiait-il que je n'étais pas normal ? J'aurai plutôt tendance à mettre ça sur le compte du décalage horaire, cette insomnie passagère. Je venais de passer une année entière en Californie. Los Angeles, Villes des Anges, pour être plus précise. 3000 km plus à l'ouest de la Virginie, facile. C'était sans doute compréhensible, que je ne dormes pas.
Ce qui ne l'était pas, en revanche, c'était de boire une bière sans alcool à l'unique café de la ville. C'est vrai, quitte à vouloir se changer les idées, pourquoi ne pas opter pour méthode alternative ? Je pense que parce que, dans un sens, j'avais envie de me ré-intégrer dans mon ancienne vie. Ma journée de retour ne s'était pas déroulée exactement comme je l'avais prévue, pour la simple raison que je n'avais rien prévue du tout. M'enfin bon, j'aurai tout de même aimé que l'on me montre que l'on était content de me revoir. Que sans moi le ranch paraissait vide. Mais à part des "C'est cool que tu sois de retoir", je n'avais rien eu. Oh, si, j'avais découvert qu'une pimbêche rousse aux noms de Cassey et qui attachait ses cheveux en queue de cheval avait repris Heartland. Mon ranch.

"Vous n'auriez pas un déca ?"

Je jetai un coup d'oeil à la serveuse, par-dessus le comptoir. La bière sans alcool, c'était pratique pour ne pas ressortir du bar en titubant. En revanche le goût n'était pas super, et quitte à supporter une boisson infecte, je préférais encore un décaféiné.

"Ouais. Vous voulez du sucre ?"

Je secouai la tête, tout en finissant ma bouteille de bière sans alcool. Et en laissant mes pensées vagabondées, parcourant les montagnes, les déserts et les lacs qui séparaient Meadowville, petite ville perdue de la Virginie Occientale de Los Angeles, paradis Californien. Que se serait-il passé si j'étais resté dans cette "Villes des Anges" ? Aurais-je repris mes études, obtenu des dîplomes ? Serais-je devenue un éminent médecin, un avocat reconnu, une cuisinière de talent ? J'aurai eu une superbe villa, face à l'océan. Un mari, des enfants, des amis, ma famille. De m'argent. Qu'avais-je vraiment gagné en rentrant à Heartland ? C'était l'oeuvre de ma mère, certes. Mais je venais de me rendre brutalement compte que ce n'était plus la mienne, depuis ce 9 mai où j'avais été acquittée pour légitime défense. J'avais mon père qui vivait sur la côte ouest, j'aurai pu mener une existence de rêve. Au lieu de ça, j'avais préféré retrouver ces immenses étendues herbeuses que je connaissais si bien, et ce ranch, qui avait changé. Trop changé.
Je savais que j'avais toujours agis sur un coup de tête, mais là, ça dépassait l'entendement.

"Ca vous fera 1 $ et 95 cents."

Je posai la monnaie sur le comptoir, et portait la tasse de café à mes lèvres. Il était amer.

(je sais je ne suis pas encore au ranch mais quand même ca me titille trop)
Je rentra dans le café.Je m'étais révaillé à minuit et j'ai eu envis d'allais me promené.
Je pensé qu'il n'y auré personne mais là ooo surprise Laura était seul à une table.
Je m'avanca elle ne m'avait toujours pas vue alors je dis
Salut... Ca va? Pourquoi tu es toute seule à minuit ?

Le café était infect. Ce n'était pas nouveau, mais au bout de la seconde gorgée, je reposai brutalement la tasse sur la table, m'ébouillantant la main au passage ; le déca était imbuvable. Et je me demandais pourquoi non de non je n'avais pas pris un café normal. Un café frappé, un expresso, un cappucino...N'importe quoi, mais quelque chose qui puisse se boire ! J'avais vraiment un problème, en ce moment, pour m'enfiler une bouteille de bière sans alcool suivie d'un décaféiné.
Peut-être que marcher un peu me ferait du bien. Prendre l'air, s'aérer...Oui, cela allait sans doute me remettre les idées en places.
Je sortais donc une pièce de dix cents de mon porte-monnaie, et la laissait sur la table, voulant laisse un pourboire à la serveuse. Maigre pourboire, certes. Mais je n'avais pas le coeur à faire plus, même si ce n'était pas dans mes habitudes, et voulant éviter d'être assaillie par le remord, je me levai brusquement. Avant de me rasseoir, illico presto.
Une fille se tenait devant moi. Elle semblait me connaître. Je la regardai fixement, tentant de savoir si son visage m'était connu, essayant de mettre un prénom sur cette personne. En vain. Je n'avais pas le souvenir de l'avoir croisé quelque part. Peut-être que j'étais aller l'accueillir à Heartland, comme tous ses nouveaux qui arrivent. Mais si je devais me rappeler de tous les petits nouveaux...

"On se connaît ?"

ba je pense à moins que j'ai des allucinations tu es bien Laura??
Je m'appelle Stella!
On c'est déjà vu je t'avais demandé de l'aide pour la ration d'Eden.
Je suis ca soigneuse!
C'est Julie qui s'occupe de moi...

Je farfouillai dans mon sac à main, à la recherche de mon parapluie. Dehors, la pluie venait de se mettre à tomber, et les gouttes d'eau tambourinaient violemment contre la vitre du TCBY. Et bien évidemment, je m'étais fiée au mois d'août et à son climat mediterranéen, ne pensant pas une seule seconde qu'un orage pouvait éclaté à cette période de l'année. Je n'avais donc pas d'imperméable, juste une vulgaire veste en coton qui ne saurait m'abriter de la pluie. Et je n'avais pas de parapluie non plus. J'étais bien avancé.

A ce moment là, je me rendais compte que mon interlocutrice attendait une réponse. Je levai vivement la tête et contemplait "l'inconnue" pendant quelques secondes. Stella...Non, ce nom ne me disait rien. La ration d'Eden ? Ainsi, le bel hongre alezan séjournait toujours au ranch ? Quoi qu'un peu étonné, je n'en laissais rien paraître, et décidai de m'encquérir de son état auprès de Julie, dès demain matin. Nos retrouvailles ne s'étaient pas déroulées au mieux, mais étant donné que j'avais la ferme intention de reprendre Heartland en main....

"Je suis sincèrement navrée, mais je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà rencontré..."

Je fronçai légèrement les sourcils, essayant tout de même de me rappeler la jeune fille. En vain.

"Vous êtes arrivée il y a combien de temps ? Un an ? Plus ?"

Je passai sous silence que j'avais quitté ma Virginie natale pendant une année entière, et que je n'étais revenue qu'aujourd'hui. De toutes façons, cette...Stella semblait très bien me connaître, et dans ce cas-là, elle ne manquerait pas d'être au courant de mon absence...

BA c'est pas grave au moins après tu te souviendra de moi.
*j'espére*
Je suis arrivé cette année. C'était pendant les vacances tu étais revenu en Virginie pour y passé tes vacances ....
(enfaite je ne savais pas que tu étais partie mais c'est pas grave on va faire comme si ...^^)
Je lui tendit mon parapluis
Tient prend le j'ai un capuche et la pluie ne m'embéte pas...
Laura semblais dépassé...

(tant fais pas, je vais arranger les choses à ma façon ^^)

Je jetai un vague coup d'oeil au parapluie de Stella. C'était un modèle à carreaux de style Burberrys, qui avait sûrement du coûté une fortune. Tout le monde en avait de pareils, à New-York. Enfin c'était le cas, quelques années plutôt, lorsque j'y vivais encore. A Los Angeles, là où habitait mon père, les habitants préféraient s'exposer avec des parapluies aux couleurs criardes, aux motifs extravagants.

Néanmoins, même si le parapluie de Stella était très chic et m'eut été bien utile, je le lui rendai. Je n'aimais pas devoir quelque chose à des inconnus. Cette fille m'assurait que nous nous étions rencontrés, ces propos étaient d'ailleurs convaincants, mais dans le doute...

"Ecoutez, mademoiselle, j'insistai particulièrement sur le mademoiselle, j'ai quitté Heartland il y a de cela 1 an. Je n'y suis jamais revenu au cours de ces derniers mois. Sans doute que nous nous sommes déjà croisé, mais dans ce cas-là, votre mémoire doit vous faire défaut..."

Ma viox était un peu plus sèche que je ne l'aurai voulue, mais cette Stella commençait sérieusement à m'agacer. Ok, je ne me souvenais pas d'elle comme bon nombre de soigneurs du ranch. Et je le lui avais clairement dit, non ? Mais il fallait qu'elle s'entête, qu'elle me prouve que nous nous connaissions. On aurait même pu croire qu'elle me considérait comme une amie...C'était vraiment le monde à l'envers !

Le ton de Laura me fit changé d'humeur en un instemp je pouvais être simpa et rigolote mais il y avait des limites.
Je lui répondi d'une voie singlante
Très bien et ben! Puisque VOUS avez la mémoire courte, je vous laisse avec votre café décafeiné.Et bon retour jusqu'a heartland sous la flote, peut être que vous retrouverez la mémoire.Je lui me retourna et la laissa en plan au beau milieu du café.

"Ouaou quelle belle manière d'arangé les choses ^^
c'est la première foi que je me fache avec quelqu'un sur ce site ^^"

[Bah...J'aime bien déclencher une troisième guerre mondiale xD]

Je regardai Stella de travers, n'éprouvant aucune sympathie pour cette fille. Je ne lui avais rien demander, et j'avais la ferme intention de m'encquérir de la qualité de son travail à Heartland. Et si elle s'avérait déplorable, je n'hésiterai pas à la renvoyer. Dans le cas contraire...Eh bien j'aviserai. Il est vrai que faire passer mes états d'âmes avant l'avenir du ranch était particulièrement puéril et immature.

"Ne vous en faites pas, mademoiselle ! J'ai l'habitude de marcher sous la pluie, contrairement à d'autres ! Et bon retour à vous aussi !"

Ma voix était particulièrement ironique, froide, glaciale. Histoire de faire comprendre à cette Stella qui j'étais.
Et tandis qu'elle quittait le café, je ne lui adressai pas un dernier regard, et finissai d'un trait mon décaféiné incroyablement amer. Je farfouillai ensuite dans mon porte-monnaie, en sortait un billet d'un dollar un peu plus conséquent que ma pièce de dix cents, et après avoir posé le morceau de papier vert sur le comptoir, je quittai à mon tour le TCBY.
Un taxi était garé su le bord du trottoir, attendant un client qui n'arriverait pas à une heure si avancée. C'était une aubaine, pour moi, ce taxi. Cela m'éviterait de marcher sous la pluie, "sous la flotte" comme avait dit Stella. Mais aller savoir pourquoi, j'avais besoin de me changer les idées. Et rentrer à Heartland à pied malgré la dizaine de kilomètres qui séparaient le ranch de Meadowville me paraissait être une alternative idéale.
Je tournai donc le dos au taxi, m'engageant dans une petite ruelle à l'opposé, espérant toutefois être dans mon lit rapidement.