Pff! Quand on est rendu là, on a pas le choix!!

Oui, elle trouvait cette place la plus affreuse place pour travailler. Question pour elle. Jen avait-il fait son possible pour lui gâcher la vie? Elle ne savait pas, mais à son point de vue, oui. Fuyan détestait les chevaux. Vous allez dire pourquoi son "père" l'a mise là-dedans. Lorsqu'elle a été avec lui, elle a grandit paisiblement, enfin. Puis, il s'est mis dans la tête qu'elle aimerait l'équitation. Alors pendant quelques années, il l'a fait travailler dur avec les chevaux, persuadé que tel était sa passion. Il se trompait évidement. Fuyan n'avait jamais
connu les chevaux, et n'appréciait pas beaucoup toute forme animale. Et la faire travailler à chaque soir, ou toute une journée, avec des chevaux, cela lui a monté à la tête. Elle les détestaient à présent, leur reprochant de lui avoir fait perdre une partie de sa vie. Elle détestait tout son petit monde, bien sûr. Ne dites pas qu'elle est si sans expérience que cela. Lorsque vous montez environ de deux à trois heures les jours d'école et environ cinq heures chaque jour le week-end, vous gagner du savoir très vite. Et elle avait apprit contre son gré comment faire les box, soigner les chevaux, établir la gestion, une partie
du moins. Beaucoup de théorie sur les chevaux. Beaucoup trop selon elle. Elle avait marché jusqu'ici non en traînant les pieds, mais pas de joie non plus. Elle avait fini de balayer les deux allées assez rapidement. Ça aussi elle l'avait appris. Fuyan trouva trois bureaux. Elle se dirrigea vers le bureau où il y avait de la lumière, naturellement. Ce n'était pas son genre d'attendre une heure devant une porte fermée. Autant y aller direct. Elle cogna quelques coups secs et distincts dans la porte. Elle s'impatienta assez vite, refit sa queue de cheval. Elle était visiblement intacte dans sa tenue, et elle se mit à croiser ses mains.

Anna s'était entièrement replongée dans ses papiers, et à vrai dire, elle avait oublié la rencontre passée avec Fuyan. Rencontre assez étrange, qui avait au moins eu pour mérite de susciter de l'intérêt chez Anna. Bref, Anna ne s'attendait plus à des visites avant quelques heures, c'est pour ça qu'elle ne put s'empêcher de sursauter quand Fuyan toqua à la porte. Il lui fallut quelque secondes pour se souvenir de la jeune femme, de ses propos et de ce qui l'amenait à Heartland.

- Entrez.

Elle soupira. Désormais, elle n'avait plus tellement envie de se disputer avec Fuyan. A quoi bon ? Cette petite avait ses raisons d'être comme ça, pourquoi vouloir la changer ? Pourquoi tant s'accrocher à l'idée qu'il y a du bon dans chacun. Certains étaient fait pour être des méchants, car sans ceux-ci, il n'y aurait pas de gentils non plus. Non, Anna ne pouvait pas s'y résigner. Chacun avait sa chance, et elle était là pour la donner. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. Elle était presque obsédée par l'idée de changer ce qui n'était pas parfait, de vouloir réparer les gens abîmés, d'aider les faibles, d'accompagner les solitaires. Elle croyait avoir ainsi trouver un sens à sa vie. Aider les autres. N'était-ce pas une cause noble ?
Bref, ce n'était pas le moment de se lancer dans des débats philosophiques, la belle blonde croisa donc les mains sur la table, signe qu'elle attendait l'arrivée de Fuyan.

Fuyan entra, à pas silencieux mais lourds. Son regard, vide et éteint, s'assombrit encore un peu plus. Le bruit de la chaise qu'elle venait de tirer résonna macabrement dans la pièce éclairée. La jeune fille regarda en face la femme qui se tenait devant elle. Sa patronne avait intérêt à se dépêcher de lui dire ce qu'elle avait à faire. Elle n'avait pas l'intention de rester ici pendant une heure. Quinze minutes tout au plus. Le meilleur serait 5 petites minutes. Minimal, mais assez. Elle n'avait pas besoin de tout un discours. Le nom de son cheval, le principal problème... Elle pourrait voir après. À cet instant, elle avait plus que tout l'envie de se retrouver loin de ce bureau, avec la blondinette qui la regardait d'un air bienveillant, ce qui l'énervait par dessus tout. Elle détestait qu'on la prenne en sorte de pitié, ou qu'on veuille l'aider. Elle avait ses raisons, les autres les leurs, point final. Fuyan replace rapidement une mèche de ses cheveux foncés, sa mains froide les lissa pratiquement. Elle attendait elle aussi que l'autre dise quelque chose. La lumière, douce et paisible, n'atteignait que très peu la mine fermée de la jeune asiatique.

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