&&. Lorsqu'elle vous prend [Justine Dahlia]

&&. Lorsqu'elle vous prend

" P**AIN ! MAIS SUPRÊME ! CA VA PAS NAN ?! "

" JE TE HAIS ! "

&.&.J'ai trop demandé...|

Voilà comment tout débuta du côté de Justine Dahlia. Elle sortait tranquillement de son appartement dans la charmante bourgade Meadowville lorsqu’un homme l’interpella. Grand, brun, assez costaud, et avec un air familier. Elle se retourna et lança poliment

« Bonjour. Que vous voulez-vous ? »

L’homme, bien vêtu mais genre incognito, extirpa une photographie légèrement froissée de la poche de sa veste. Un léger sourire aux dents, il la montra à Justine, qui la fixa. Une petite fille blonde avec de grands yeux bleus, souriant aux anges, interpella la jockette. Effarée, son sang ne fit qu’un tour dans sa poitrine. Elle pressa le pas et commença à s’éloigner de cet homme. Il l’attrapa violemment par le bras et lança d’un ton rageur :

« Oh ! Vous connaissez pas la politesse, ou quoi ? Je voulais juste savoir si vous connaissiez cette jeune fille ! »

Totalement paniquée, Justine sortit son portable de sa poche pour envoyer un SMS à Lucie. Un SMS qui n’allait pas lui plaire, mais il fallait la prévenir et la retrouver au plus vite… Elle était en danger ! La jeune femme attrapa son Samsung et se mit à taper à toute vitesse sur le clavier coulissant. L’homme l’attrapa violemment, à lui en faire mal, et brailla :

« Connaissez-vous cette fillette ? »

« Non. »

« Quelque chose me dit que vous mentait… »

« Depuis quand êtes-vous voyant ? »

« Juste une impression... Pouvez-vous me prêter votre portable, s’il vous plaît. Il faut que je passe un coup de fil.. »

« Non ! »

Trop tard ! L’homme lui avait déjà pris et s’enfuyait avec. Avec le numéro de Lucie... Tant pis ! Le plus urgent, c’était de retrouver Lucie. Enfourchant son scooter et mettant son casque, la jeune femme se précipita à travers les routes de la bourgade vers Heartland. Dès qu’elle arriva, elle se précipita aux vestiaires, et ouvrant son casier à la volée, se changea rapidement. Elle enfila un pantalon d’équitation de couleur noir, une veste d’équitation de la même couleur aux coutures oranges, ses boots et ses chaps assortis. Elle mit également des gants d’équitation noirs et rassembla ses cheveux en une queue de cheval. Elle enfila sa bombe et se précipita dans les écuries. Etrangement, elle prit quand même le temps de seller soigneusement Last Chance de son tapis jaune fluo, de ses protections de la même couleur, de sa belle selle de cuir noire et de son filet assorti. Elle monterait une fois de plus en mors simple. La jeune femme sortit à la hâte Last Chance de son box, le pressant de la voix. Elle monta rapidement sur son cheval et le mena à la Prairie du Faraway, ou Faraway’s Valley. Une fois arrivée sur le sentier de terre, elle mit Last Chance au triple galop, le motivant toujours de la voix :

« Allez, Chance, on est pressé ! On doit trouver Lucie et Suprême avant cet homme ! »

Le cheval de course accéléra. Il secoua la tête pour avoir les rênes, puis se leva de toute sa taille. Justine se rendit compte que, pour la première fois depuis qu’elle montait le cheval de course, elle n’avait plus le contrôle sur lui. Elle fut donc forcée de le laisser galoper librement pendant un bon bout de chemin. Alors qu’elle voyait la silhouette au loin de Lucie, au sol, et de Suprême non loin, elle vit quelque chose rouler sur le sol, qui n’était autre que… La bombe de Lucie ! Paniqué, Chance se dressa de toute sa taille. Il suffit que la bombe vienne heurter son sabot pour qu’il panique d’autant plus. Il se mit à hennir et peu à peu, tomba à la renverse, écrasant Justine… Qui se mit à crier, en tombant, un prénom :

« Lucie ! »

Après, ce fut une suite d’événement confus. Elle sentit Chance se relever, repartir au galop, se diriger vers Suprême et Lucie, entraînant Justine dans son sillage, au sol. Celle-ci voyait tout, mais ne pouvait rien dire. Elle se débattit pour enlever son pied de l’étrier, ce qui fit qu’affoler Last Chance qui se cabra de nouveau de toute sa taille, ses sabots passants à quelques centimètres seulement de Justine. Il était tout simplement paniqué, fou, incontrôlable…

[ Fini =) ]

Voyant Suprême de l’Orca, sa chérie (xD) se cabrer, Last Chance comprit que quelque chose n’allait pas. Il se retourna vers le poids mort qu’il traînait, et s’aperçut que c’était Justine. Terrorisé en réalisant ce qu’il avait fait, le pur-sang écarquilla ses larges yeux bruns et fixa la jockette au sol. Celle-ci se débattait avec l’étrier, afin de le retirer. Chance l’aida en poussant du nez le pied resté coincé. La jeune femme posa doucement son pied au sol, et vérifia qu’elle n’avait mal nulle part. Un peu au dos, mais ça allait. Et ça aurait été bien pire si l’héroïque Suprême ne l’avait pas sauvé (xD). Se relevant doucement, car elle n'était pas encore sûre de ne pas avoir trouvé une blessure, Justine s'assit doucement, massant légèrement son dos. Puis, voyant enfin qu'elle n'avait mal presque nulle part, mais qu'elle était quitte pour seulement quelques bleus, la jeune femme se leva. Elle attrapa les rênes de Last Chance et flatta l'encolure de Suprême en la remerciant. Puis elle se tourna vers sa meilleure amie. Lucie était bien là, son portable mouillé dans la main. Il était visiblement tombé à l'eau. Etais-ce en apprenant la nouvelle (que son père était ici à Meadowville ?) Justine ne le savait pas trop, et ne chercherait sans doute jamais à le savoir. Elle se laissa tomber dans l'herbe, épuisée, et murmura :

« Lucie… »

Fatiguée par toutes ses émotions, elle ferma les yeux. Elle repensa à sa rencontre avec le père de Lucie. Elle ne reverrait sans doute plus jamais son cher portable... Peut importe ! L'important, c'était la vie de sa meilleure amie, et rien d'autre. Suprême et Last Chance s'étaient rapprochés, visiblement inquiets. Oh, mais tout allait bien ! Elle était juste fatiguée... Toutes ses émotions l'avaient pour ainsi dire tuée... Elle murmura :

« Il est ici… »

Puis elle se tut. A la place, elle sortit un revolver de sa besace en murmurant :

« Il est tant de prendre des précautions… »

" Hey, Maman, regarde le beau dessin que j'ai fait !
- Il est magnifique ma chérie ... C'est moi là ?
- Oui, et là c'est moi et là, c'est papa ! Mais heu, en parlant de Papa, il est où ?
- Dans sa chambre ma puce. "

" Tu fais quoi dans le tiroir ?
- Rien chérie, va te coucher immédiatement !
- Heu, mais je ...
- Pas de mais ! Au lit ! "

" Je le sais ... Mais j'vois pas ce que je peux faire ! ... Je ... ! "

" Mais comment tu sais qu'il est là ?! "

* Ne perd pas ton sang froid Lucie, tu sais bien que si tu le perd, je vais refaire mon grand retour ... *

(Flash)

« Bonjour. Que vous voulez-vous ? »

[…]

« Oh ! Vous connaissez pas la politesse, ou quoi ? Je voulais juste savoir si vous connaissiez cette jeune fille ! »

[…]

« Connaissez-vous cette fillette ? »

« Non. »

« Quelque chose me dit que vous mentait… »

« Depuis quand êtes-vous voyant ? »

« Juste une impression... Pouvez-vous me prêter votre portable, s’il vous plaît. Il faut que je passe un coup de fil.. »

« Non ! »

[…]

(Fin du flash)

Forcément ! Justine s’y était attendu, à cette question. Comment savait-elle qu’il était là ? Elle l’avait croisé, tout simplement. Mais Lucie, bien entendu, ne pouvait pas le savoir, car elle n’était pas voyante, ni oracle, ni rien. Juste une fille (à peu près) comme les autres. Enfin, au moins comme Justine, quoi, mais je ne sais pas si c’était très rassurant pour la brunette. Mais, passons. Assise par terre, la tête entre les mains, elle la releva doucement et murmura :

« Je l’ai vu. Il m’a parlé, Lucie. Il m’a demandé si je te connaissais en me montrant une photo de toi. Je lui ai dit que non, bien entendu. Il m’a dit que je mentais, m’a demandé mon portable et… »

Désespérée, elle fixa sa meilleure amie. La perte de son Samsung si précieux n’avait rien à voir avec le fait qu’elle puisse perdre sa meilleure amie. Ce qu’elle ne souhaitait pour rien au monde… De toute façon, comme déjà dit plus tôt, elle préférait perdre son appartement, son scooter, sa voiture, son portable et tout ce qu’elle possédait plus tôt que de perdre ce qui lui était le plus cher au monde : Lucie… Et Last Chance, bien entendu. Pas plus que n’importe lequel de ses amis, d’ailleurs, et encore moins Suprême, et tous les autres… Même ceux qu’elle avait perdu de vue, comme Sabine, Mika… Katsuya… Oéta… Justine ravala difficilement ses larmes. Puis, se rappelant qu’elle était en plein milieu d’un récit, elle poursuivit doucement :

« Il m’a piqué mon portable… Je sais pas ce qu’il en a fait ni même à quoi ça allait lui servir…. »

Elle soupira. Malgré son boulot de journaliste, enfin, photographe, au journal le plus vendu de Meadowville, elle ne savait pas grand chose sur le père de Lucie. Elle avait entrepris des recherches, dans la discrétion, sur lui, afin de prendre conscience du danger que courait Lulu… Et peut être même, à présent, qu’elle courait. Elle se promit que dès demain matin, quand elle déposerait des clichés sur le bureau de son patron, elle reprendrait ses recherches avec encore plus d’assiduité que d’habitude.

« Mais, ce que je ne comprends pas ... C'est pourquoi me suit-il ? Qu'est-ce que je lui ai fait moi ? ... ... ... C'est pas très net tout ça ... »

* Dans le mille, Lucie !
- Quoi Jessica ?
- Ben, moi j'ai les réponses à tes questions ... Héhé.
- Comment tu peux avoir les réponses vu que tu es moi ? *

Justine Dahlia soupira. A présent, elle aussi était impliquée dans l'affaire. Et, si vous voulez mon avis, quelque chose de bien. Elle soupira intérieurement, se maudissant. Pourquoi elle ? Pourquoi Lucie ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? Si rien de tout cela n'arrivait, les deux jeunes femmes seraient heureuses... Vivraient tranquilles. Mais ça semblait impossible à réaliser, même dans les rêves les plus loufoques possibles. Aussi, lorsque sa meilleure amie demanda pourquoi son père la traquait sans relâche, Justine soupira. Elle n'en était pas sûre, mais elle avait bien peur de la connaître, la réponse... Oh, certes, elle priait de tout coeur pour que ce ne soit pas ça, mais... Justine ne savait que dire. Jamais elle n'avait songé à ceci, jamais elle ne s'était posée cette question, et pourtant, alors que la brunette venait de la prononcer, la réponse s'imposait à son esprit avec force et conviction. Et si c'était la vérité ? Si elle avait raison ? La jeune femme poussa un profond soupir, avala une bouffée d'air comme pour pratiquer la plongée en apnée, et se raisonna. Il fallait qu'elle suppose ceci à son amie, c'était un passage obligé. Mais si seulement elle pouvait encore un peu le retarder... Même juste quelques instants de plus... Elle repensa à son travail au journal. Et dans sa tête, ça fit soudain tilt. Le Journal ! Voilà ce qui allait lui servir à protéger Lucie ! Se sentant soudain prise d'entousiasme, elle se plongea encore un peu plus longtemps dans ses pensées. Elle tenait un moyen d'évacuer, d'éloigner le terrible monsieur Desrochers de Lucie ! Dès qu'elle trouverait une cabine téléphonique, elle lui passerait un appel sous un nom débile, genre... Euh... Je sais pas moi ! Betty ! Oui, c'est ça. Betty Johnson. ça sonnait bien ou ça sonnait mal, elle s'en fichait. Elle tenait un plan pour sauver sa meilleure amie ! C'est donc sans hésitation qu'elle murmura ce qu'elle avait tant de mal à dire tout à l'heure :

" Il n'y a rien à comprendre. Son seul but, c'est de... De t'éliminer. Tu es la seule témoin du meutre de ta mère, tu comprends ? La seule, qui à ses yeux, puisse le flanquer en tôle, et représente un danger pour lui ! Lucie... Il te cherche parce qu'il a peur de toi... ça peut te paraître stupide mais c'est comme ça, et il n'y a strictement rien à y comprendre. Mais je...Je tiens un plan."

Elle s'interrompit un instant, méditant ses paroles. Oui, c'était exactement ça. Il n'y avait rien, mais absolument rien à comprendre. C'était de la logique à Monsieur Desrochers. La jeune femme se replongea dans ses pensées, afin de trouver une façon positive pour exprimer son plan à Lucie, et ceci avec diplomatie et douceur. Elle reprit donc :

"Tu sais que je bosse au Journal ? Je vais me mettre dans la peau d'une rédactrice. Je vais prendre un rendez-vous avec ton père au téléphone afin de l'interwieuver xD sur pourquoi il veut te retrouver, qu'est ce que ça fait de ne pas avoir sa vie depuis aussi longtemps, etc... Et je vais lui dire que d'après nos sources, tu t'es envolée aujourd'hui vers le Royaume Uni afin de prendre part à une course importante. Il n'y connait rien aux chevaux, il sera dupe."

Elle sourit, fière d'elle même.

« Oui ... Possible. Mais ça m'étonnerait fort qu'il réponde à tes questions. »

« - Allô ?
- ...
- Heu, non. Pas aujourd'hui. Mais qui êtes-vous ?
- ...
- Que j'connaîs ? Bien en plus ? Je ne vois pas qui .... »

« - ...
- Où ?!
- ... »

« 'Tin, mon portable ! Bon ... C'est qu'un GSM après tout ... Mais tout de même ! »

« Justine ... J'vais y aller franco : Il est ici ! »

Bien vite, la fierté de Justine Dahlia redescendit au plus bas point pour ne plus devenir qu'un très vieux souvenir. Car les douces et si inquiétantes paroles qu'elle venait d'entendre... Et si elles étaient vraies ? Si... Soudain, les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent et ses deux pupilles bleus cristallines s'allongèrent considérablement. Horrifiée par ce qu'elle venait de comprendre, elle se leva et s'avança vers Last Chance. Ainsi, Monsieur Desrochers l'avait suivi jusqu'ici ? Tétanisée, la cavalière attrapa les rênes de son cheval, rangea le révolver dans une sacoche et enfourcha son bel étalon alezan. Ainsi perchée, elle mit une main en visière afin de voir une quelconque trace de l'abominable père de Lucie. Elle fixa d'un oeil inquiet sa meilleure amie et se demanda soudain ce qu'elle faisait sur le dos de son beau Pur Sang. Au lieu de réfléchir, elle lui flatta l'encolure et s'accrocha à son puissant cou. Elle se passa une main dans les cheveux en réfléchissant et se rendit compte qu'elle montait sans bombe. Ah ben oui, forcément, sa bombe était là bas, par terre, fendillée dans la chute. Tant pis ! Elle en était là de ses réflexions quand une fois de plus ses yeux s'écarquillèrent, dévoilant un déclic quelque part dans sa tête.
(Flash)
C'était une belle journée et les oiseaux chantaient joyeusement. Le soleil brillait et il faisait bon... Le temps idéal pour faire une balade à cheval. D'ailleurs, là-bas, on entendait les éclats de rires de deux amies : une jeune blonde, sans doute plus jeune que l'autre, une belle brunette. Elle chevauchait toutes deux des Purs-Sangs. La blondinette, un bel alezan immense et la brunette un cheval un peu plus grand bai-brun. Brusquement, les deux jeunes filles partirent au galop vers un chemin inconnu. Elles se retrouvèrent sous une voûte d'arbre et on entendit le croassement d'un corbeau. Le cheval bai se cabra en hennissant et heurta l'alezan, qui se leva à son tour. Le beau bai tituba en recula, perdu ses appuis et poussa violemment l'autre cheval dans le vide. Ce fut une chute interminable pour les deux cavalières et les chevaux qui s'en suivirent. Puis, noir. Un noir profond et pénétrant et des plus inquiétants, mais si connu par la jeune femme blonde.
(Fin du flash)
Et soudain, tout parut devenir évident. Mais bien sûr ! Pour sauver la peau de Lucie et par la même occasion la sienne, elle devait emprunter ce chemin ! Deux ans auparavant, Faustine et elle avaient décidé d'emprunter un chemin étranger à partir de la piste de Clairdale, aujourd'hui fermée. Elles étaient presque arrivées au bout et apercevaient déjà, aussi étonnant que celà puisse paraître, la prairie du Faraway. C'est là que l'accident était survenu... Justine, debout sur les étriers, chercha des yeux une voûte d'arbres. Aucune à l'horizon... Désespérée, elle songea qu'elle n'avait pas pû se tromper et que c'était leur dernière chance de survivre avant de se faire étripper par le père de Lucie... Par un simple signe de tête à sa meilleure amie, la jeune femme lui fit comprendre de la suivre, et vite, tant dis que son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle traversa la rivière et suivit un petit chemin au grand trot. Et au bout d'un moment, elle découvrit la voûte d'arbre. Effrayé, Last Chance se cabra. Justine le réprimanda, lui expliquant que ce n'était pas le meilleur moment choisit pour faire le cake. Elle le fit pénétrer dans la voûte d'arbre, et, une fois cachée derrière les arbres, expliqua à son amie :
- L'année dernière, quand Faustine & moi avons eu un accident qui lui a fait perdre la mémoire, c'était sur ce sentier, plus loin. Il mène à Clairdale. C'est une piste fermée, maintenant. On y restera cachée le temps qu'il faut.

« Y'a un véhicule ... Et m**de ! »

« Justine ! Pousse-toi ! »

Justine vit la voiture se rapprocher. Elle fut d'abord convaincue que le conducteur allait faire un demi-tour proche du sentier, les ignorant. Mais elle se rendit compte assez rapidement que le tout-terrain se dirigeait vers elles, tapies dans les bois. La jeune femme eut à peine le temps de réagir aux paroles de son amie Lucie que déjà celle-ci filait au grand galop sous le chemin terreux. La jockette pressa légèrement les flancs de Last Chance et rassembla les rênes afin de mettre son Pur-Sang en avant. Celui-ci aurait naturellement foncé en avant, sur cette piste sèche et souple, en bon sprinteur qu'il était, si le chemin ne se trouvait pas sous une voûte d'arbres. La blondinette sur son dos commença à paniquer, à désespérer. Elle fit plusieurs tentatives sans espoir alors que le 4x4 gagnait du terrain. Mais elle avait beau encourager et supplier l'étalon de la voix, elle était désormais convaincue que rien ne le ferait changer d'avis. La cavalière fixait sans arrêt le véhicule qui gagnait du temps et qui serait bientôt juste derrière elle avec inquiétude. Elle fit une dernière tentative avant d'admettre qu'elle était vaincue. Mais il n'était pas dans on genre d'accepter les échecs, et surtout aussi cuisants. Elle fit donc pivoter son cheval et lui montra Suprême, déjà loin.
Il n'en fallut pas plus au beau Pur-Sang à la robe alezane pour se décider. Il baissa la tête, arrachant les rênes à sa jeune cavalière et la releva aussitôt afin d'échapper à l'action du mors. Il se mit à galoper fond de train, faisant le lapin : il s'étendait au maximum avant de rassembler le plus possible. Puis, soudain, en un saut de mouton, il bondit en avant, mors aux dents. Le tout-terrain venait d'émerger de son piège et avançait maintenant à bonne allure vers le couple. Justine pressa son cheval de la voix, le hâtant et le poussant à aller toujours plus vite et à repousser les limites de la fatigue. Il fonça, tête basse, jusqu'à rejoindre la belle jument baie. Une vaste plaine s'étendait désormais à leurs yeux. La jeune femme tenta de se rémorer son parcours, l'année dernière, prenant un petit temps de réflexion, arrêté. Elle mena alors Last Chance vers un chemin, il n'oposa pas de résistance, pas plus que pour leur deuxième. Il refusa cependant d'entrer dans le troisième. Après maintes et maintes essais, la jeune femme réussit à le faire entrer dans la sorte de détroit. Elle repartit au galop, au creux de la vallée, entre deux montagnes de roche brune assez imposantes. Pendant un petit moment, elles galopèrent ainsi à bonne allure. Et puis soudain, une barrière rouge et blanche se dressa en face d'elle : le chemin de Clairdale était bien barré... Paniquée, Juju regarda derrière elle le 4x4 qui se rapprochait à vitesse grand V. Elle fixa tout autour d'elle, aucun moyen de fuir... C'était fichu !

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